Quand l'énergie déborde: comprendre et apaiser le chien surexcité
- Benoit Lessard
- 4 nov.
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 4 nov.

Tu ouvres la porte, et ton chien explose de joie : il saute, aboie, tourne sur lui-même, t’apporte ses jouets… une vraie tornade d’amour et d’excitation.
Ce scénario, tous les propriétaires de chiens le connaissent. Pourtant, derrière cette effusion, il n’y a pas un chien “désobéissant” : il y a un animal submergé par une surcharge émotionnelle.
1: Comprendre ce que vit vraiment le chien
L’excitation est souvent une réponse à l’anticipation : ton retour, l’arrivée d’une visite, ou même une simple routine qu’il adore.
Biologiquement, le corps du chien libère de l’adrénaline et de la dopamine, un cocktail qui accélère son rythme cardiaque et fait grimper son énergie.
Il ne “fait pas exprès” : il vit un trop-plein d’émotions qu’il ne sait pas encore canaliser.
Mais au-delà de la biologie, il y a aussi l’énergie.
Le chien capte nos émotions dès qu’on entre : il ressent la vibration de ton retour, ta fébrilité, ton empressement, ton stress. Et s’il perçoit une agitation, il s’y synchronise naturellement.
2: L’approche vibratoire : l’énergie avant le geste
Avant toute technique, il faut stabiliser ton énergie.
Si tu entres dans la maison avec une fréquence calme, ton chien le ressentira et commencera à s'apaiser. Si tu entres dans le tourbillon, il y plonge avec toi. Et si tu le punis comme un humain, tu lui envoies du stress dans un moment où il vit simplement de la joie.
Il ne comprend pas la punition humaine, il comprend ton énergie.
La première étape est donc simple : ne pas réagir.
Reste neutre, respire, et ne donne ni parole ni attention tant que le chien n’est pas redescendu.
Ta stabilité est le point d’ancrage de la sienne.
3: Quand les visiteurs arrivent
Quand les gens arrivent, ils ne savent pas toujours comment réagir face au chien.
Par manque de connaissances, ils finissent souvent par l’exciter encore plus — en lui parlant fort, en le regardant directement ou en lui répétant “assis ! calme-toi !”.
D’autres, croyant bien faire, le grondent ou le repoussent, alors qu’il ne fait qu’exprimer sa joie et son trop-plein d’émotions.
Le problème, c’est que ces réactions amplifient son énergie au lieu de la canaliser.
Le chien ne comprend pas nos mots, il comprend notre vibration, notre posture et notre intention.
Si la personne reste calme, respire et garde un ton bas, le chien le ressent immédiatement.
Mais si tout le monde s’agite, il croit que cette agitation fait partie du jeu… et la spirale recommence.
4: La structure et la cohérence
Tout part d’une question d’énergie.
Avant même de parler d’éducation, il faut stabiliser la vibration du moment.
Au départ, il ne faut ni montrer d’émotion, ni donner d’attention au chien surexcité.
Le simple fait de garder une présence calme et neutre lui donne une direction.
Ensuite, quand le chien a appris à redescendre, on peut introduire une structure claire pour lui apprendre à se contrôler dans ces moments précis.
Par exemple, on peut lui enseigner à aller sur une cible — un coussin, un tapis ou un endroit fixe — et à rester là pendant que quelqu’un arrive ou entre dans la maison.
Ce travail se fait en séquences courtes et précises, toujours dans le calme, et sans émotions fortes.
Le chien comprend alors que ce comportement structuré est ce qui lui ouvre l’accès au contact et à la récompense.
Et si le chien est plus âgé — par exemple autour de 4 ans — et qu’il a déjà appris à sauter lorsqu’il est excité, il faut d’abord réduire son environnement pour l’aider à se recentrer.
Dans ce cas, la laisse devient un outil de gestion, pas de contrainte.
Elle permet simplement de limiter son espace de mouvement afin d’éviter qu’il se renforce dans le mauvais comportement.
Lorsqu’on veut introduire des commandes comme « Tapis » ou « Reste », il faut d’abord que ces comportements soient assimilés dans un contexte calme et sans distraction.
On ne peut pas demander au chien d’obéir dans un moment de forte excitation s’il n’a pas encore intégré la commande dans des conditions simples.
C’est comme lui demander de résoudre un problème complexe alors qu’il n’a pas encore appris les bases.
Il est donc essentiel de tenir compte du niveau de distraction présent dans chaque situation.
L’écoute du chien peut être fortement réduite selon l’intensité des stimuli autour de lui.
Ce n’est pas qu’il ne veut pas écouter : c’est souvent qu’il n’a pas encore la capacité émotionnelle et cognitive pour le faire dans ce moment précis.
Tout cela reste une question de gestion des émotions et d’écoute dans la distraction — un équilibre que l’on développe progressivement, avec patience et cohérence.
5: La notion de punition positive
Dans ce contexte, la laisse n’est pas un outil de contrainte, mais une forme de punition positive, au sens éducatif du terme.
Le mot punition ne veut pas dire violence ni colère : il désigne simplement une conséquence appliquée à un comportement que l’on veut réduire.
Et positive ne veut pas dire joie, mais plutôt l’ajout d’un élément dans l’environnement pour stopper un comportement indésirable.
Ce principe est 100 % scientifique : il vient du conditionnement opérant décrit par le psychologue américain B.F. Skinner.
En comportement animal, on parle de punition positive lorsqu’on ajoute un stimulus (comme la laisse ou une limite) pour réduire un comportement indésirable.
À l’inverse, une punition négative consiste à retirer quelque chose que le chien veut (comme l’attention ou la liberté) pour qu’il comprenne que le calme lui redonne l’accès à ce qu’il aime.
Ces termes n’ont rien à voir avec la joie ou la colère : ils décrivent simplement la mécanique d’apprentissage.
Le chien apprend par association, pas par morale.
En combinant ces principes scientifiques avec une approche vibratoire — calme, intention et cohérence — on obtient une éducation à la fois structurée et consciente.
6: L’amour et le bon moment
Ce n’est pas une question de ne pas donner d’amour à son chien.
C’est plutôt de choisir le bon moment pour lui en donner.
L’amour, c’est aussi éduquer, guider et enseigner des techniques à son chien pour qu’il comprenne le monde dans lequel il vit.
Je dis souvent que montrer le chemin à son chien, c’est aussi une forme d’amour.
Quand on lui offre la stabilité, la clarté et la cohérence, on lui donne bien plus qu’une caresse : on lui donne la paix intérieure.
Conclusion
L’éducation scientifique et vibratoire, c’est apprendre à respirer avant d’agir.
Un chien calme ne s’éduque pas par la force, mais par la cohérence.
Quand ton énergie est juste, la sienne s’aligne plus naturellement.
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